La bonne longueur des planches

C'est pas la taille qui compte

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Salut à toi lectrices et lecteurs de l’internet !
Au moment ou j’écris, vous êtes 569 à suivre cette lettre ! WOW

Merci à tous, cela fait vraiment très très plaisir. Et merci pour vos commentaires par émail, cela me touche beaucoup.

Alors après en avoir discuté avec quelques personnes sur le forum, j’ai décidé de réduire la fréquence de la lettre à 2 par semaines, les Lundi et Jeudi.
En effet, cela laissera plus de temps pour la lecture et les conversations qui peuvent s’en suivre. Pour ceux qui ne nous ont pas rejoint, nous discutons des sujets abordés ici sur le Discord Les Frangins sont pas tous gâteux.
Venez faire un tour !

Aujourd’hui, on parle d’un sujet qui touche tous les maçons, enfin ceux qui planchent : la longueur des planches. On y va !

Dans la maçonnerie que je pratique, nous planchons. C’est à dire qu’à chaque tenue ou presque, nous avons une ou deux planches, parfois symboliques, parfois philosophiques, ou encore sociétales. Parfois un Frère qui a 50 ans de maçonnerie s’y colle, parfois c’est une soeur qui vient d’être initiée, ou l’inverse.

La plupart du temps, nous prenons ensuite la parole pour laisser tous ceux qui peuvent et le veulent intervenir sur le sujet qui vient d’être proposé. On peut également poser des questions à la personne qui vient de présenter son travail et le tout dure je dirais autour de 45 minutes.

Voila, encore une fois, cela ne se passe pas de cette manière partout, mais c’est mon infolettre alors je parle de ce que moi je pratique 😁

On se pose souvent la question de la durée de la planche. Combien de temps doit on passer sur son exposé avant que tout le monde s’endorme sur sa colonne, ou qu’on n’ait plus le temps de laisser parler les autres.

Soyons honnêtes, tous les maçons qui lisent cette lettre ont déjà vécu la souffrance d’une planche narcoleptique qui n’en finissait pas. Il ne faut pas tomber dans ce piège. Alors je vais te donner quelques conseils.

Une oeuvre littéraire doit être concise. Les mots inutiles sont des moments perdus.

Pierre Baillargeon

La bonne longueur pour une planche, selon moi, c’est la longueur la plus courte qui te permettra d’exprimer ce que tu veux dire. Une planche, d’est une invitation à une conversation, ça n’est pas une thèse censée faire autorité qui se retrouvera à caler une étagère à la bibliothèque d’une Université.

Selon mon expérience, les meilleures planches sont celles qui exposent d’abord un sujet, une reflexion, une théorie ou un fait, qui présentent ensuite la vue de son auteur sur la question, sa perception, son idée, un argument, et qui ouvre ensuite aux interventions des autres en esquissant différents axes sans les aborder.
Cela permet de garder la planche relativement concise, dynamique et encourage les autres à participer.

Il n’y a rien de pire que quelqu’un qui parle pendant 30 minutes et personne ensuite qui lève la main pour étendre la discussion et apporter un autre point de vue…

Des fois, on voit arriver des frères ou des soeurs un peu âgée avec une pile de feuille et on les voit disposer 10 pages sur la table… Moi je stresse, avant de réaliser qu’en fait la planche est de taille raisonnable, mais imprimée en police 35.

J’aime les planches, qu’elles soient des premières planches d’apprenti(e)s, des morceaux d’architecture de Maîtres, qu’elles soient très symboliques, ésotériques, philosophiques ou qu’elles traitent du question de société.
Une planche, c’est un peu du frère ou de la soeur qui la présente. C’est un moyen de le ou la connaître un peu mieux.

J’ai assisté à des lectures de planches parfois très personnelles, très intimes, qui permettaient d’ouvrir la discussion sur des sujets que l’on n’aborde pas forcément très souvent.

C’est pour moi une des vraie force de la Maçonnerie.

Alors souvenons nous. En Maçonnerie, on est là pour tailler notre pierre, pas pour se lustrer la colonne. Il ne faut pas s’écouter parler pendant deux heures. Il est plus intéressant pour tout le monde de faire en sorte que les interventions des autres membres soient multiples et riches après que nous ayons jeté un “j’ai dit”.

Et voila pour aujourd’hui.
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout (pour ceux qui liront).
On se retrouve donc Jeudi pour une autre Infolettre des Frangins sont pas tous gâteux.

En attendant, envoyez cette lettre à tous ceux qui font des planches trop longues, trop fermées, trop chiantes :)

Tchao,
L

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